Pour la solidarité à l'Université de Sherbrooke

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Hélne Pigot, informatique

#1 Les présupposés implicites

2014-10-02 14:18

Je salue l'initiative de Jean qui fait écho à plusieurs occasions où des professeur(e)s lors de la signature des conventions collectives remettaient en cause l'augmentation salariale pour en contre-partie engager plus de professeur(e)s. Dans ce cas-ci ce qui m'inquiète est la transparence de la décision de l'université et ce chèque en blanc qu'on lui donnerait en signant cette pétition. Car en effet le plan de compression proposé par l'université repose sur quelques principes fallacieux.

1. Il suppose que l'on endosse le projet d'austérité du gouvernement libéral par impératif de saine gestion publique. On peut en douter quand même le FMI questionne de plus en plus ouvertement ces politiques d'austérité. On peut aussi se demander si l'objectif premier n'est pas de mettre la hache dans les institutions publiques et plus particulièrement à l'université (Le Devoir 23 septembre 2014, et voir aussi la position de Pierre Karl Péladeau).

2. Il suppose que l'Université de Sherbrooke décide de se plier aux décisions gouvernementales sans les discuter alors que d'autres universités comme celle de Laval critique cette commande gouvernementale, ainsi que plusieurs institutions publiques concernées par les coupures gouvernementales (commissions scolaires par exemple). Comment réagira-t-elle aux coupures annoncées pour l'an prochain?

3. Il suppose que si les employés font leur part en acceptant des diminutions de salaire, en contrepartie l'université s'engage à les impliquer dans les politiques de redressement. Or à la lecture des récents évènements un sérieux coup de barre est nécessaire dans le mode de gouvernance de l'université notamment en remettant à l'avant plan une collégialité dans les décisions. En effet si l'on décide d'impliquer ainsi les employés, à tout le moins on doit les assurer d'être partie prenante des décisions dans les efforts de rationnalisation budgétaire.

La générosité de la proposition de Jean Goulet sera d'autant plus suivie qu'il y aura réponse à ces 3 questions.

Réponses


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#2 Re: Les présupposés implicites

2014-10-02 15:56:03

#1: Hélne Pigot, informatique - Les présupposés implicites

Je suis d'accord, Hélène, avec ton analyse des trois présupposés nommés.


Un autre point aveugle de la proposition en rapport aux postes et salaires me semble d'être la question de la décision de l'université d'éliminer les postes vacants. S'il y aurait un vraie mesure d'égalité dans le partage des coups d'austérité - et je suis tout à fait d'accord que la pétition comme telle valorise l'hystérie autour la nécessité des mesures d'austérité - il ne faut pas accepter l'élimination des postes vacants actuels. Telles mesures dans le passé ont déjà ajouté à l'affaiblissement des programmes académiques et les services d'appui à l'Universitéa de Sherbrooke et dans d'autres universités.


Pour finir, on sait qu'il y beaucoup de richesse au Québec et ailleurs qui est plus imposable en comparaison avec les décennies avant la contre-révolution néo-libérale. On parle toujours de la nécessité de faire grandir une culture de savoir, mais on n'oblige pas les corporations et les instances de finances à payer leur part, surtout quand on pense à quel point ils profitent et ils continueront de profiter de la formation intellectuelle, professionnelle, et scientifique grâce à nos systèmes d'éducation.

Michèle Vatz Laaroussi, Travail social

#3 Re: Les présupposés implicites

2014-10-02 16:13:25

#1: Hélne Pigot, informatique - Les présupposés implicites 

 je suis tout à fait en accord avec le commentaire d'Hélène et pense que nous devons effectivement marquer notre solidarité mais de manière intersyndicale en nous opposant à la lecture simpliste et à la soumission de notre direction à des directives politiques contestables. Merci à Jean Goulet de cette belle propostion qui va nous amener à réfléchir aux enjeux de tout ce scénario catastrophe qui peut, si nous n'y prenons pas garde, créer encore plus d'individualisme, de compétition et de conflits entre nous, ce qui serait très apprécié sans aucun doute par notre direction et par notre gouvernement. Lutter seul est impossible mais à plusieurs et avec les autres  institutions aussi, on peut s'opposer, faire obstacle, démontrer qu'on ne peut effectuer notre travail, boycotter certaines tâches etc.