Mme Vallaud-Belkacem, laissez la tendre enfance libre !

Après le tollé qu'a soulevé la Droite avec son utopique et dangereuse détection de la délinquance avant 3 ans, la Gauche remet le couvert, et entend résoudre de main de fer la dérive scolaire des adolescents.

Ainsi, sous prétexte de lutter contre le décrochage scolaire, Najat Vallaud Belkacem se propose de rendre la scolarité obligatoire à partir de 3ans. Une ineptie aux relents électoraux, qui ajoute au discrédit de plus en plus grand porté sur l'éducation parentale.

Une disposition pareille suppose que l'influence familiale est si carencée que l'enfant doit en être protégé le plus tôt possible, par l'école républicaine. Cette idée infondée et liberticide ignore tout des rythmes de l'enfant, de son attachement prédominant aux images parentales et des vraies raisons du désengagement des jeunes de toute formation !

Si certains syndicats se sont empressés d'applaudir cette obligation, des parents inquiets s'alarment sur la substitution progressive et autocratique de l'état aux fonctions d'éducation qui sont les leurs. Et surtout, parents, professionnels de santé et professionnels de l'éducation ne croient absolument pas en la résolution du décrochage scolaire par des obligations supplémentaires, s'attaquant de surcroit à la sphère de la petite enfance.

En plus d'imposer indument des impératifs nouveaux aux familles, cette intervention, qui tombe en pleine préparation des primaires socialistes, escamote miraculeusement les vrais problèmes sociétaux à l'origine de l'échec de l'école !

En effet, pour ce qui est du décrochage scolaire, les propositions de la ministre de l'éducation oublient l'essentiel : pour que la jeunesse se projette dans une vie adulte, et investisse les outils d'éducation et de formation à sa disposition, elle a besoin :

            . De constater que cela a rendu ses aînés heureux : baigner depuis son plus jeune âge, dans le discours de la crise économique et voir des parents subir leur travail par l'esclavage financier que créent la vie à crédit ou la peur du lendemain, constitue un frein psychologique majeur à tout engagement. Cet échec sociétal ne saurait être résolu par la prise en otage des plus petits et des plus fragiles !

            . Une valorisation de tous les corps de métier : ce que l'éducation nationale rate complètement, car encore aujourd'hui, pour beaucoup d'élèves, l'orientation vers les filières professionnelles est une sanction ou une disqualification !

           . Des outils et des acteurs adaptés aux besoins : Aussi Madame la Ministre n'a pas besoin d'inventer une nouvelle école pour procéder à la création des postes supplémentaires qu'elle imagine, les enfants en ont déjà besoin !

Conscients des enjeux, parents, professionnels de santé et de l'éducation, demandons à Madame la Ministre de l'Education de baser ses projets de refonte de l'éducation sur d'autres bases. Beaucoup de familles adoptent par nécessité, une scolarisation précoce et intensive, en décalage avec la biologie et la psychologie de l'enfant. Que cette pratique deviennent la règle est une folie !