Pour les tests PEA (potentiel évoqué auditif) à la Réunion

Surdité héréditaire
  L'enregistrement des PEA est incontournable et doivent devenir obligatoires, pour les éleveurs et particuliers qui veulent faire reproduire leur chiens.
Mobilisons nous pour la santé de nos chiens !!!

Aidons nous à mettre en place un dépistage de PEA pour nos chiens

Cette maladie est retrouvée chez 80 races de chiens, mais certaines races semblent être prédisposées comme le Doberman, le Pointer, le Dalmatien, l'Australian Stumpy Tail Cattle Dog, le Bouvier Australien, le Bull Terrier, le Setter Anglais, le Cocker Anglais, le Border Collie, le Dogue Argentin… (Source : http://www.maladieshereditairesduchien.com)
 

* (Pour les Staffordshire Bull Terrier il est conseillé de le faire notament pour les cotations)

 

Sources :

Par Michèle Colin et Magali Breton, Docteurs Vétérinaires, Ingénierie Gipsa

http://www.chiens-online.com/_upload/ressources/global/fiches/sante/gipsa_logo_petit.JPG

La surdité congénitale est relativement courante chez le chien.


 

La surdité congénitale est relativement courante chez le chien. Pas ou peu invalidante lorsqu’elle concerne une seule oreille (surdité unilatérale), elle est très handicapante lorsque les deux oreilles sont touchées (surdité bilatérale).
La surdité est observée dans de nombreuses races, mais certaines sont particulièrement touchées : le Dalmatien, le Bull Terrier blanc, le Setter anglais, le Cocker anglais, le Jack Russel Terrier, le Berger australien
Chez le Dalmatien, race la plus touchée, le pourcentage d’animaux sourds bilatéraux est estimé à 5%, 15% pour les unilatéraux (soit tout de même 80% de bien entendants).


Causes


Chez la plupart des races prédisposées, la surdité congénitale est due à la perte des cellules sensorielles au niveau de la cochlée, une structure en forme de coquille d’escargot située dans l’oreille interne. Ces cellules, appelées cellules ciliées, perçoivent les vibrations sonores. En leur absence, le chien ne perçoit aucun son.
L’absence de cellules ciliées est liée à la pigmentation. En effet, la surdité est quasi exclusivement observée chez les chiens de couleur merle (arlequin) ou blanche (absence de pigmentation). Cependant, l’association entre couleur de robe et surdité n’est pas systématique (tous les chiens blancs ne sont pas sourds !).


 Des études ont permis de mettre en évidence les gènes impliqués dans ces deux couleurs :

- La couleur « merle » est déterminée par un gène unique, et l’allèle « Merle » se transmet selon un mode dominant*.

- La couleur blanche, chez les races prédisposées à la surdité, est liée à une panachure blanche, qui recouvre totalement ou partiellement la couleur d’origine (ex : recouvrement partiel chez le Dalmatien, dont la robe présente des tâches nummulaires* de couleur sombre). Le blanc est déterminé par un gène pigmentaire, dont l’un des variants ou allèles (Extreme white piebald ou sw) produit une panachure envahissante. Cet allèle est fréquent chez le Dalmatien et le White Bull Terrier, il se transmet selon un mode récessif*.

Les mécanismes conduisant à la surdité restent à l’étude. Il est probable que ces gènes sont influencés par un ou plusieurs autres gènes dits modulateurs, ce qui expliquerait le caractère non systématique de l’association entre couleur et surdité.

A noter que les couleurs blanche et merle sont également associées à d’autres affections, telles que la microphtalmie, la cécité, la stérilité.

Remarque : Chez le Doberman, race également disposée, la surdité congénitale n’est pas liée à la pigmentation. L’allèle défectueux du gène en cause se transmet selon un mode récessif*.


 Evolution


La surdité n’évolue pas au cours du temps. C’est pourquoi un chien sourd d’une seule oreille mène une vie tout à fait normale et sa surdité passe souvent inaperçue. En revanche, la surdité bilatérale rend l’animal moins facile à gérer pour ses maîtres : difficultés d’éducation du chien, risque de réactions agressives (agressions par peur, sous l’effet de surprise), laisse obligatoire pour les sorties… Ces contraintes peuvent aboutir à des demandes d’euthanasie.


 Signes cliniques


La surdité bilatérale se repère rapidement après la naissance, surtout si la portée comporte des individus entendants : le chiot sourd a tendance à dormir davantage que les autres, à s’isoler. Il est plus calme, joue moins, bouge moins les oreilles, et il ne réagit pas aux plaintes de ses frères et sœurs, lors des jeux. Il est possible de tester dès la 4e semaine la présence du réflexe de sursautement. Le chiot est placé à plat ventre et on claque les mains 10-15 cm au-dessus de sa tête. Si le chiot se redresse puis se relaisse tomber, le test est positif (le chien entend). Dans le cas contraire, il peut être sourd.
La surdité unilatérale est bien plus difficile à repérer, car le réflexe de sursautement reste positif. Tout au plus, le chiot aura des difficultés à localiser l’origine d’un bruit. La surdité unilatérale peut cependant être détectée avec un test PEA (Potentiels Evoqués Auditifs). Ce test peut être réalisé dans une dizaine de structures vétérinaires en France. Il se pratique sur l’animal endormi équipé d’un casque. Des électrodes sont placées à la base de ses oreilles, afin d’enregistrer l’activité électrique en réponse à des sons envoyés par le casque. Le tracé obtenu est parfaitement univoque (pas de résultat intermédiaire : l’oreille entend, ou n’entend pas).


 Traitement


Aucun traitement ne permet de rétablir l’audition.


 Dépistage


En raison des origines génétiques de la surdité congénitale, il convient d’écarter de la reproduction tous les individus atteints de surdité uni- ou bilatérale. Pour repérer les sourds unilatéraux, il est nécessaire de pratiquer un test auditif systématique dans les races ou lignées prédisposées.
Certains Clubs de race ont d’ailleurs entrepris une politique d’éradication de la surdité, en exigeant ce dépistage pour les reproducteurs. C’est le cas des clubs du Dalmatien et du Bull-Terrier, qui demandent un PEA positif pour les deux oreilles, afin d’accéder au niveau 2 de cotation. Cette exigence est assortie de recommandations visant à favoriser l’expression de la pigmentation.

Chez le Dalmatien, par exemple, les éleveurs sont incités à :

- rechercher des reproducteurs à pigmentation marquée (paupières, babines, et truffes bien colorées)

- ne pas favoriser les lignées à fort pourcentage d’yeux bleus (trait souvent associé à la dépigmentation et à la surdité)

- ne pas écarter de la reproduction les lices et étalons qui transmettent des patches à quelques-uns de leurs descendants (les patches sont des plages de couleur, nettement plus grandes que les taches nummulaires. Ils constituent un motif de non-confirmation). En effet, leur descendance est moins sujette à la surdité.

 

   

Source : Michèle Colin et Magali Breton, Docteurs Vétérinaires, Ingénierie Gipsa


Dernière mise à jour : Juin 2010

 

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