Pour le droit des enfants à rencontrer leur autre parent

MANIFESTE POUR LE DROIT DES ENFANTS A RENCONTRER LEUR  « AUTRE PARENT »

La création des Espaces Rencontre

Suite à une séparation de couple et face à l’impossibilité ou à la difficulté de certains parents à rencontrer leurs enfants, en 1986 une équipe de professionnels à Bordeaux fonde le premier Point Rencontre en France[1].

Le Point Rencontre de l'AFCCC 31 situé à Toulouse [2], quant à lui, a ouvert en septembre 1991 et se retrouve aujourd'hui fragilisé par manque de moyens.

 

Le POINT Rencontre EST en danger IL ESt MENACÉ de fermeture

En effet, les administrations de l’Etat, les organismes de droit privé à compétence territoriale et les collectivités territoriales diminuent leur soutien en n’augmentant pas ou en baissant leurs subventions, d’autres nous ignorent. Tous semblent se désengager de la pérennité des lieux où ces enfants et ces parents se rencontrent en toute sécurité.

Pourtant, leur mission de défendre l'intégralité des droits de l'enfant leur a été confirmé  par l’Assemblée Générale des Nations Unies, le 20 novembre 1989, et la ratification de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE).

« L’enfant a droit (…)  de connaître ses parents et d’être élevé par eux.»

« Les Etats parties respectent le droit de l’enfant séparé de ses deux parents ou de l’un d’eux d’entretenir régulièrement des relations personnelles et des contacts directs avec ses deux parents (…) »

Rappelons que déjà en mai 2011 un important mouvement défendant la cause des enfants a vu le jour : l’Appel des appels[3].  Plus de 80 organisations de parents, de professionnels et d’organismes spécialisés se sont  réunies pour lancer des états générEux pour l'enfance et dresser un bilan complet des politiques gouvernementales concernant les enfants. De très nombreux signataires se sont mobilisés.

« Devant des états (si peu) généraux de l'enfance, nos états générEux proclament doléances ! »
Ils ont rassemblé leurs propositions dans un Cahier de doléances en faveur de la cause des enfants. Y sont posées les bases d'une politique nationale globale et positive pour l'enfance, pensée dans l'intérêt et le respect des enfants et de leurs familles, et à l'écoute des professionnels et des organisations qui les accompagnent. Ils rappellent qu’en juin 2009, le Comité des droits de l'enfant de l'ONU s'est montré particulièrement sévère avec la France face à ce qu'il convient d'appeler une non-politique de l'enfance. Nombre de mesures gouvernementales tournent en effet le dos à une véritable politique nationale en faveur de l'enfance.

 

De 1991 à  2011 VINGT ANS  D'ACCOMPAGNEMENT

Le Point Rencontre est un lieu neutre, collectif,  [4] qui s’adresse à toute situation familiale où l’exercice du droit de visite est interrompu, difficile ou trop conflictuel. Des enfants séparés de leur père, de leur  mère, de leurs grands-parents viennent les rencontrer.

Il est ouvert à la fois aux personnes venant de leur propre initiative et aux personnes venant sur ordonnance de justice, en particulier des Juges Aux Affaires Familiales et des Cours d’Appel  (95%). En effet, les parents séparés de leurs enfants, suite à la rupture du couple, peuvent se retrouver sans pouvoir exercer leurs droits de visite dans de bonnes conditions. La rupture conjugale s’accompagne souvent de celle de la relation parentale.

Le temps de visite appartient à l’enfant et au parent qui vient le rencontrer. Ce dernier est responsable de son enfant durant cette rencontre, le parent à qui l'hébergement est confié ne reste pas.

Des professionnels assurent l’accueil, l’accompagnement et le suivi de ces reprises de contact. Ils sont là pour que l’enfant et la personne qui vient le voir puissent se rencontrer au mieux et si besoin, être soutenus dans cette démarche. Chacun sera écouté, pourra exprimer ses difficultés, ses préoccupations, ou être invité à le faire.

Pour l’enfant, le Point Rencontre est un lieu provisoire, limité dans le temps (en général 6 mois) permettant que les relations parent-enfant(s) reprennent, changent, ou évoluent, et le cas échéant que l’enfant suite à ces rencontres puisse avoir connaissance des éléments de son histoire d’origine et éprouvé leur réalité.

 

Se développer pour un enfant

C’est grandir physiquement et psychiquement, soit, entre autres, construire son identité,  s’inscrire dans une filiation, dans ses origines ; c’est aussi prendre appui sur son histoire pour élaborer une opinion propre sur celle-ci, s’autonomiser et s’humaniser.

En effet, nombreux sont les enfants, pris par le conflit conjugal et/ou familial, qui sont aliénés au discours du parent chez lequel ils vivent, nombreux encore les opposants, les réticents et les ambivalents.

Les intervenants des Espaces Rencontre tiennent compte de la parole de l’enfant comme d’un guide.

Il ne s’agit pas de retisser de façon forcée un lien d’amour entre un enfant et son parent, mais plus simplement d'accompagner une rencontre. Parfois ces liens existent déjà ou en découlent. Il n'y a  pas de jugement à  poser. La structure de la famille contemporaine évolue, change… Hier produite par l'alliance de deux groupes sociaux, la famille se construit désormais autour de l’enfant.

Il ne s’agit donc  nullement de privilégier les liens du sang par rapport aux liens affectifs tissés avec ceux qui prennent soin de l'enfant au quotidien, mais bien de l'autoriser à  rencontrer « son autre parent ».

 

Les enfants ont besoin de rencontrer cet autre-parent en mettant un peu à distance le conflit qui agite les adultes. Les Espaces Rencontre le leur permettent.

Sur les 24 samedis d’ouverture en 2011, 438 rencontres « parent-enfant(s) »  ont été effectives.

 

Risques majeurs de fermeture dU POINT RENCONTRE

Depuis 2009, nos subventions stagnent ou diminuent ; certaines viennent de s’arrêter (représentant prés de 20% de notre budget annuel).

Les conséquences sont graves :

-                   Diminution des temps d’accueil parents-enfants :

Le Point Rencontre à son origine était ouvert 4 samedis par mois toute l’année, puis il a été obligé de fermer l’été, puis de réduire ses accueils à 2 samedis par mois, pour enfin en être réduit à envisager de ne pouvoir ouvrir qu’un samedi par mois à partir de septembre 2012.

En 2011, nous avons dû diminuer les jours d’ouverture sur l’année, et nous n’avons pas pu appliquer les ordonnances des Juges Aux Affaires Familiales qui prévoyaient 3 ou 4 droits de visite par mois. Les rencontres parent-enfant prévues sur 2 samedis par mois n’ont pu être distribuées elles ont toutes été regroupées les 1er et 3ème samedis du mois, ce qui a augmenté le nombre de familles par samedi.

Quel sens cela prend-il ? Comment est-il possible de maintenir la qualité d'accueil et d'accompagnement de la construction de la réalité psychique des enfants dans ces situations conflictuelles qui ne sont pas parvenues à se résoudre ailleurs ?

-                   Instauration d’une liste d’attente pour les parents en demande d’exercice de leur droit de visite. En 2011 le délai était déjà de 2 mois.

-                   Suppression du poste de secrétaire (mi-temps) dont l’activité principale est d’assurer une permanence téléphonique qui permet d’être au plus près des préoccupations des familles, et d’organiser les temps d’accueils parents-enfants.

-                   Diminution par conséquent de la quantité et de la qualité des missions du Point Rencontre, à savoir : permettre  aux enfants de rencontrer leur « autre-parent » dans de bonnes conditions,  au parent visiteur d’exercer son droit de visite sur son (ses) enfant(s), au parent hébergeant de bénéficier d’un lieu sécurisant pour présenter son (ses) enfant(s).

 

Cela ne peut durer, nous avons besoin de soutien, d’aide, de dons, de subventions…


Pour continuer notre travail dans les meilleures conditions, il nous faut augmenter les financements grâce auxquels nous pourrons :

- rétablir le nombre de jours d’ouverture nécessaires (soit 4 samedis par mois sur 11 mois)

- maintenir le poste de secrétariat qui est indispensable à notre fonctionnement.

 

POUR CONTINUER  A DÉFENDRE  l’intégralité des droits de l’Enfant, en particulier celui de rencontrer son autre parent, ainsi que le droit des parents dans l’exercice de leur autorité parentale,

 

POUR SOUTENIR LES LIEUX OÙ CES ENFANTS ET CES PARENTS SE RENCONTRENT EN TOUTE SÉCURITÉ,

 

POUR VOUS OPPOSER A LA FERMETURE DU POINT RENCONTRE AFCCC31,

 

NOUS AVONS BESOIN DE VOUS

NOUS VOUS APPELONS A VOUS JOINDRE A NOUS EN SIGNANT CE MANIFESTE

 

Vous pouvez également soutenir notre action en nous aidant FINANCIÈREMENT (association d'intérêt général ouvrant droit à réduction d'impôts à hauteur de 66 % de vos dons).

 

Pour nous contacter : pointrencontreafccc31@gmail.com

______________________________________________________________

[1] Serge Bédère, Madie Lajus, Benoît Sourou et l’équipe de Point Rencontre « Rencontre l’autre parent – Les droits de visite en souffrance » 220p. Editions érès 2011.

[2] AFCCC : Association Française des Centres de Consultation Conjugale et Familiale. Site internet : http://www.afccc.fr/

[3] Le collectif des états générEux pour l’enfance « Plaidoyer pour la cause des enfants » 128p. Editions  érès 2012

[4] Fondement éthique et règles de déontologie – Fédération Française des Espaces-Rencontre -  FFER www.espaces-rencontre-enfants-parents.org/ -